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Libération

Gerhard Schröder se saborde pour tenter de se remettre à flot

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publié le 2 juillet 2005 à 2h50

Berlin de notre correspondante

La coalition «rouge-verte» s'est fait vendredi un hara-kiri public, avec, dans le rôle du samouraï, Gerhard Schröder. Le chancelier allemand, au pouvoir depuis 1998, a demandé aux députés du Bundestag de lui retirer leur confiance, en vue d'obtenir une «nouvelle légitimation» pour ses réformes économiques. Et, comme il l'espérait, les députés l'ont censuré par 296 voix et 148 abstentions sur 595 présents. Schröder va pouvoir demander au président de la République, Horst Köhler, de dissoudre l'Assemblée et de convoquer de nouvelles élections pour le 18 septembre. Ce scénario idéal pourrait toutefois être remis en cause, si le Président, qui a jusqu'au 22 juillet pour donner sa réponse, refusait son aval. Ou encore si la Cour constitutionnelle de Karlsruhe mettait un veto à cette procédure inhabituelle.

Paradoxe. Depuis trois semaines, les médias allemands s'interrogeaient sur la façon dont le chancelier allait s'y prendre. Allait-il poser la question de confiance sur un texte général ou particulier ? Et, surtout, les députés de sa coalition allaient-ils accepter de le renverser ? Car paradoxalement, après s'être battu pour imposer à son aile gauche son programme de réforme baptisé Agenda 2010, Schröder a dû convaincre son parti, le SPD, et les Verts de le censurer... Ainsi, 151 députés, soit la moitié de sa majorité, ont voté pour le chancelier, refusant ainsi de cautionner ce que beaucoup voient comme un tour de passe-passe juridique. La décision