Londres de notre correspondante
Le sac à main de Margaret Thatcher est resté célèbre : elle en sortait la note, les chiffres, la démonstration propre à scotcher son adversaire. Tony Blair ne trimballe évidemment pas avec lui cette précieuse arme féminine. Et ce qui est niché au fond de son sac reste assez incertain. Mais le Premier ministre britannique, au premier jour de sa présidence de l'Union européenne, en a sorti vendredi une proposition. Aux côtés de José Barroso, le président de la Commission, il a annoncé la tenue à l'automne d'un sommet informel entre leaders européens afin de débattre de «la pérennité du modèle social européen», sans coups, ni heurts, et discuter des «progrès de l'Europe dans l'avenir».
Compromis. Les circonstances font l'homme. Il y a eu le temps de l'affrontement entre Blair et Chirac : tu me sors la politique agricole commune, je te renvoie le rabais britannique sur le budget européen. Puis le temps de la séduction, quand le Premier ministre, «passionnément européen», a retourné les eurodéputés, qui étaient pourtant prêts à le déchirer. Voici maintenant venu le temps de la méthode, nécessairement plus consensuelle, puisque Blair a pour obligation de rechercher le compromis. «C'est un mythe de dire que je ne crois pas en une Europe politique et sociale», a-t-il réaffirmé devant des journalistes. Et d'ajouter : «Chaque pays a son propre modèle social.» Il ne s'agirait donc pas d'imposer une vue libérale ou libre-échangiste, ni de «réinventer la rou