Le nouveau président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a-t-il participé le 13 juillet 1989 à l'assassinat du leader des Kurdes iraniens, Abdoul Rahman Ghassemlou (Libération du 6 juin 2005) et de deux autres responsables kurdes réfugiés à Vienne ? C'est la question à laquelle devra répondre la justice autrichienne après la remise par un député des Verts autrichiens (opposition), Peter Pilz, de «documents» sur ce triple meurtre. «Un dossier concernant M. Ahmadinejad a été remis fin mai au service de lutte contre le terrorisme, qui l'a transmis au parquet général», a déclaré un porte-parole du ministère autrichien de l'Intérieur. «Mais nous n'avons pas reçu à ce jour d'instructions pour l'ouverture d'une enquête», a-t-il précisé. Le député des Verts affirme qu'«il existe de très forts soupçons» sur l'implication du nouveau président iranien dans l'assassinat de Ghassemlou. D'après lui, les documents fournis à la justice sont «très crédibles».
Mépris. Selon nos informations, Vienne s'inquiétait effectivement dès le printemps auprès de la République islamique du sort que celle-ci entendait réserver au maire de Téhéran du fait de son implication dans cet assassinat. A Téhéran, un proche collaborateur d'Ahmadinejad a répondu par le mépris à ces attaques : «Cela ne vaut même pas la peine de réagir.»
Secrétaire général du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran, Ghassemlou et ses deux collaborateurs assassinés avaient accepté de recevoir une délégation venue secrètement de Téhéran pour ent