Tirana envoyé spécial
En Albanie, le plus difficile commence maintenant, avec le dépouillement et l'annonce des résultats. Quelque 2,8 millions d'électeurs se sont rendus aux urnes hier pour des législatives qui, pour la première fois depuis la fin du régime communiste en 1991, se sont déroulées sans incident majeur. Près de 400 observateurs étrangers en plus de 3 500 Albanais ont été déployés pour surveiller le déroulement du vote. «Depuis quinze ans, tous les scrutins avaient été marqués par des irrégularités», remarque Urdur Gunnarsdottir, porte-parole à Tirana de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), rappelant qu'il s'agit d'un test crucial pour les aspirations européennes de ce pays. Néanmoins, l'inquiétude demeure. «Nous n'avons jamais vu jusqu'ici un perdant accepter sa défaite et un vainqueur se comporter de façon correcte vis-à-vis du perdant», souligne le politologue Lufti Dervishi.
Une fois de plus, ces élections ont vu s'affronter les deux grands leaders qui dominent la scène politique albanaise depuis la fin du communisme. Le Premier ministre, Fatos Nano, 55 ans, leader des socialistes (ex-communistes) au pouvoir depuis huit ans, affrontait Sali Berisha, 62 ans, chef charismatique du Parti démocrate (centre droit) et ex-président chassé du pouvoir en 1997 par la révolte de centaines de milliers d'épargnants ruinés. un troisième homme, l'ancien Premier ministre Ilir Meta, 35 ans, socialiste dissident, pourrait s'affirmer comme arbitre.