Jérusalem envoyée spéciale
C'est avec leurs tout nouveaux gilets pare-balles sous la chemise blanche que les ministres d'Ariel Sharon ont écouté, mardi, leur chef du gouvernement réaffirmer, devant les députés israéliens, que tout est prêt pour le retrait des colons de Gaza à la mi-août et que «le désengagement aura lieu aux dates fixées par le gouvernement et la Knesset». Depuis dimanche, les ministres sont obligés de porter des gilets pare-balles, personne ne prend à la légère les menaces de mort de l'extrême droite israélienne depuis l'assassinat, il y a dix ans, d'un autre Premier ministre qui avait tenté d'appliquer des accords de paix, le travailliste Yitzhak Rabin.
Pourtant, les extrémistes ont, semble-t-il, perdu leur première bataille, la semaine dernière, contre l'évacuation des colonies de la bande de Gaza. Ils ont reculé sur le terrain l'armée a évacué un ancien hôtel de Gaza où ils avaient établi leur quartier général et, surtout, perdu du soutien dans l'opinion publique, depuis le très impopulaire blocage des routes clous et huile sur la chaussée, enfants mis devant les voitures et la tentative de lynchage d'un Palestinien filmée en direct. Au cours d'un échange de pierres, trois extrémistes s'étaient jetés sur un jeune homme de 18 ans en hurlant : «Lynchons-le !», le frappant à la tête. Le jeune Palestinien a été sauvé par des journalistes israéliens avec l'aide de l'armée. Selon les médias et sondages, la position des colons est de plus en plus minorita