Washington de notre correspondant
Depuis que Sandra O'Connor, juge à la Cour suprême, a annoncé qu'elle souhaitait prendre sa retraite, la ville de Washington vibre comme une fourmilière dérangée par la pointe d'un bâton. George W. Bush doit lui nommer un(e) remplaçant(e) cet été, un choix qui influera sur le destin du pays tant la Cour suprême est une institution puissante. Les démocrates se préparent à une grande bataille au Sénat, où devra être confirmé le choix présidentiel. Les lobbies de la droite religieuse sont déjà partis en croisade contre ceux qui, parmi les remplaçants possibles, ont des opinions floues sur l'avortement. Les organisations de gauche bombardent le pays entier d'e-mails appelant les citoyens à se mobiliser pour barrer la route à un «idéologue». On estime à plus de 100 millions de dollars l'argent déjà mobilisé pour ces campagnes, et la presse parle de «la plus grande décision que doit prendre Bush depuis la guerre en Irak».
Libertés. Aux Etats-Unis, la nomination (à vie) d'un juge de la Cour suprême est une énorme affaire. Le choix présidentiel peut avoir un impact durable sur la vie en société en général, et sur les libertés publiques en particulier. La Cour suprême, ce sont neuf «sages» qui, chaque année, par leurs arrêts, façonnent le droit. Elle cumule à la fois les pouvoirs de la Cour de cassation, du Conseil d'Etat et du Conseil constitutionnel français. Au coeur de la vie politique américaine, elle se prononce sur tous les grands sujets de soci