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Libération

Le procès du meurtrier de Theo Van Gogh trouble les Pays-Bas

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publié le 12 juillet 2005 à 2h57

Amsterdam de notre correspondante

Au matin du 2 novembre 2004, à 9 heures moins le quart, Mohammed Bouyeri pédale sur Linnaeusstraat, une artère passante d'Amsterdam. Arrivé à hauteur d'un autre cycliste, un quadragénaire blond aux yeux bleus, il sort un pistolet de sa poche et tire à bout portant. Deux passants sont atteints, l'un à la jambe, l'autre au talon. L'agresseur, en djellaba et manteau, poursuit sa victime, blessée, de l'autre côté de la rue, tire encore puis sort deux couteaux. Avec l'un, il l'égorge profondément. L'autre lui sert à ficher un document sur le corps de Theo Van Gogh, cinéaste éditorialiste de 47 ans et arrière-petit-neveu du peintre, une lettre ouverte au peuple des Pays-Bas, qui menace : «Les Néerlandais doivent payer de leur sang la torture et le meurtre de nos frères et soeurs» ­ allusion à la présence militaire des Pays-Bas en Irak au côté des Etats-Unis.

Mohammed Bouyeri, 27 ans, est doté de la double nationalité marocaine et néerlandaise, Il ne s'attendait pas à son procès, qui a commencé hier à Amsterdam, et s'imaginait mourir en martyr sous les balles de la police.

Menaces. Barbe bien fournie et keffieh palestinien noir et blanc sur la tête, Bouyeri est resté impassible à l'audience refusant de s'exprimer. Il risque deux fois la prison à vie : une fois pour ce meurtre, et une autre fois pour avoir fait obstruction, par ses menaces de mort, au travail de la députée Ayaan Hirsi Ali. Dans la lettre ouverte déposée sur le corps du cinéaste, Mohamm