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Libération
Interview

«Tel qu'il est, le traité n'entrera pas en vigueur»

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publié le 12 juillet 2005 à 2h57

(à Bruxelles)

Josep Borrell, président du Parlement européen, maintient que la Constitution européenne «n'est pas morte» même s'il reconnaît que le texte devra sans doute être modifié avant d'être soumis à nouveau aux suffrages des Français et des Néerlandais. Mais ce socialiste espagnol, qui a siégé au sein de la convention chargée de rédiger le projet de Constitution, admet que ce texte était un «compromis boiteux» qui a pu susciter la méfiance.

N'est-ce pas de l'acharnement thérapeutique que de poursuivre le processus de ratification ?

La Constitution n'est pas morte : personne n'a signé son certificat de décès ! Les Luxembourgeois, qui l'ont adoptée à près de 57 % des voix, n'ont quand même pas voté sur un texte inexistant ! Au Conseil européen des 16 et 17 juin, je n'ai entendu personne dire qu'il fallait passer à autre chose. Même Tony Blair a réaffirmé qu'il soumettrait ce texte à référendum. Cela étant, il faut bien admettre que, juridiquement, le texte tel qu'il est, sans en changer une virgule, n'entrera pas en vigueur sauf si les Français et les Néerlandais changeaient d'avis. Mais, à la fin du processus de ratification, la situation politique sera très différente selon si deux pays seulement ont rejeté la Constitution ou s'il y en a six, sept ou huit. Il est donc de bonne méthode démocratique de continuer pour savoir ce que tout le monde pense.

Pour l'instant, donc, on ne fait rien.

On est dans une impasse. La renégociation du texte a été écartée et on cherche désespé