Washington intérim
Karl Rove garde le silence. Mais Washington, qui n'aime rien tant que les scandales politiques, observe avec délectation son piédestal trembler. L'homme considéré comme le plus influent de la Maison Blanche, le bras droit de George W. Bush, l'architecte de sa campagne présidentielle et de sa politique intérieure, va-t-il perdre son poste dans l'affaire Valerie Plame ? Depuis qu'il a été confirmé qu'il est la source confidentielle ayant révélé le nom de l'agent secret de la CIA, le scandale a pris une tournure politique, dangereuse pour la Maison Blanche.
La confirmation est tombée dimanche. Newsweek a publié un e-mail de Matt Cooper, un reporter de Time, résumant à ses chefs une conversation téléphonique avec Rove à propos d'une mission de l'ex-ambassadeur Joseph Wilson au Niger : «C'est la femme de Wilson, a dit Karl Rove, qui travaille (pour la CIA) sur les armes de destruction massive, qui a autorisé sa mission.» Trois jours plus tard, le nom de Plame était publié pour la première fois.
Le but de Karl Rove était clairement de discréditer Joseph Wilson. Le 2 juillet 2003, ce dernier avait écrit un éditorial dans le New York Times accusant Bush d'avoir menti sur le fait que l'Irak avait acheté de l'uranium en Afrique. Mais en s'en prenant à sa femme, il a commis une erreur impardonnable : révéler l'identité d'un agent secret est un crime fédéral passible de prison.
Selon le mail de Cooper, qui a témoigné hier devant la justice, Rove n'a pas spécifiquement pro