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Libération

Angela Merkel moins francophile que Schröder

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Sans froisser Paris, la chef de la droite veut se rapprocher de Washington.
publié le 15 juillet 2005 à 2h59

Berlin intérim

On imagine mal Angela Merkel partager les blagues de Jacques Chirac sur la qualité de la cuisine britannique. Certes, la dirigeante de la droite allemande, grande favorite en cas de législatives anticipées en septembre, prend bien garde de ne pas critiquer Paris, lors d'une rencontre, hier à Berlin, avec la presse étrangère. C'est au travers des piques adressées au gouvernement Schröder sur sa politique extérieure que se dessine en creux une attitude moins francophile. «Nous voulons utiliser la relation privilégiée entre la France et l'Allemagne d'une manière qui respecte la confiance que nous accordent nos autres partenaires européens (...) et qui ne donne pas l'impression que nous voulons leur dicter leur conduite», affirme la CDU dans son programme électoral.

Angela Merkel a, hier, prudemment évité de prendre position dans l'épineux débat sur le budget européen qui oppose principalement la France et la Grande-Bretagne. Les conservateurs honoreront les accords conclus par leurs prédécesseurs, notamment le compromis d'octobre 2002 sur la politique agricole commune que Tony Blair voudrait bien remettre en cause. Mais Angela Merkel voit déjà plus loin et propose qu'à l'avenir «un certain pourcentage de la PAC soit cofinancé par les budgets nationaux».

Les sujets de divergence avec Paris ne vont pas manquer : Turquie, Irak, relations avec les Etats-Unis... La ligne conservatrice tranche avec celle du duo Schröder-Fischer, souvent proche des positions françaises. An