La première femme évêque anglicane sera-t-elle ordonnée en 2008 ? Cette semaine, le synode de l'Eglise d'Angleterre a ouvert la voie de l'épiscopat aux femmes à une large majorité 41 évêques ont voté pour, 6 contre ; 167 membres du clergé pour et 46 contre. D'accord avec cette évolution, l'archevêque de Canterbury, Rowan Williams, a affirmé qu'il ne voyait «personnellement pas d'objections théologiques» à cette réforme.
Tel n'est pas l'avis du groupe Forward in Faith (en avant dans la foi). Ce mouvement, qui se présente comme une «association mondiale d'anglicans incapables en conscience d'accepter l'ordination des femmes comme prêtres ou évêques», a aussitôt lancé la contre-offensive. Le sujet suscite en effet une fracture au sein du monde anglican (Libération du 9 juillet).
Lorsqu'en 1992 un précédent synode a ouvert la prêtrise aux femmes, certains ont prédit des apostasies par milliers. 500 prêtres sur environ 9 000 ont effectivement quitté l'Eglise d'Angleterre, une cinquantaine y revenant. Dans l'autre sens, les femmes se sont engouffrées dans la brèche. Aujourd'hui, elles représenteraient 20 % des prêtres et 50 % des séminaristes. La logique aurait voulu qu'elles grimpent peu à peu dans la hiérarchie. Mais, en 1993, un synode le leur a explicitement interdit. Hors de l'Angleterre, d'autres ont franchi ce pas : c'est le cas de 14 des 38 Eglises anglicanes dans le monde, dont celles d'Ecosse, d'Irlande, des Etats-Unis, du Canada et de Nouvelle-Zélande.
La menace se préci