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Libération

A Luton, les jeunes musulmans lassés de faire profil bas

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publié le 20 juillet 2005 à 3h01

Luton (Bedfordshire) envoyé spécial

Ils s'étaient donné rendez-vous à l'aube du 7 juillet dans la petite gare de Luton avant de partir pour Londres mener leurs attaques-suicides. Prise par une caméra de vidéosurveillance, l'image des quatre hommes au sac à dos bourré d'explosifs fait encore la une des journaux. Un passif lourd à porter pour cette tranquille ville au nord de Londres où les musulmans représentent près de 15 % des 100 000 habitants, l'un des taux les plus élevés du Royaume-Uni. Le malaise y est palpable, notamment parmi les plus jeunes, qui ne cachent pas leur colère vis-à-vis de la politique menée par le gouvernement britannique en Irak.

Appréhension. «Nous avons condamné les attentats de Londres comme ceux du 11 septembre à New York, mais pourquoi doit-on continuer sans cesse à se justifier comme si on ne nous croyait pas», s'indigne Sultan Mahmoud, 35 ans, originaire du Cachemire et directeur de l'école primaire religieuse du centre islamique Masjid al-Ghurabaa qui se dresse tout près de Dunstable Road, le coeur du quartier musulman. Depuis les attentats, une demi-douzaine d'incidents ont eu lieu. Des insultes, surtout. La police en a recensé quelque 500 dans tout le pays, soit dix fois plus que la moyenne hebdomadaire habituelle. Cela suffit à nourrir une certaine appréhension, mais les musulmans semblent en revanche résignés face à un durcissement des lois antiterroristes. «Qu'ils le fassent si cela les rassure, car pour nous cela ne changera pas grand-chose