La vérité sur la mort de Samir Kassir, le journaliste franco-libanais assassiné le 2 juin à Beyrouth dans un attentat à la bombe, verra-t-elle le jour à Paris ? C'est ce qu'espère sa femme, Gisèle Khoury, qui tient une conférence de presse aujourd'hui à Paris. Elle doit annoncer la nomination par le parquet de Paris de deux juges d'instruction antiterroristes, Jean-Louis Bruguière et Philippe Coirre. Cette désignation, qui remonte au 8 juillet, fait suite à la plainte, déposée un mois plus tôt à l'ambassade de France à Beyrouth, pour «attentat qualifié de terroriste» ayant entraîné la mort de son époux. Journaliste elle aussi sur la chaîne de télévision d'informations Al-Arabiya, basée à Dubaï, Gisèle Khoury s'est fondée sur la condamnation de ce meurtre par le Conseil de sécurité de l'Onu, qui a employé le terme de «terroriste».
Contexte tendu. Le 15 juin, une copie de la plainte a été déposée au parquet de Paris qui a hésité à ouvrir une information sur cette base, craignant une politisation de l'affaire dans un contexte déjà tendu entre Paris d'une part, Beyrouth et Damas de l'autre. La France est en effet à l'origine de la résolution 1591 du Conseil de sécurité qui enjoint à la Syrie de retirer ses troupes et services de sécurité du Liban. Après l'assassinat de Hariri qui soutenait cette résolution, la Syrie n'a pu qu'obtempérer face à la pression diplomatique et populaire. Or Samir Kassir a joué un rôle important dans la mobilisation de la rue libanaise contre la tutelle