Londres envoyé spécial
Pour la première fois, trois militaires britanniques ont été inculpés de «crimes de guerre» pour des mauvais traitements sur des prisonniers irakiens à Bassora, en septembre 2003, qui ont entraîné la mort d'un d'entre eux, Baba Mussa, un réceptionniste de 22 ans. En tout, onze soldats et officiers seront déférés en jugement pour deux différentes affaires. Annoncées avant-hier soir par le procureur général, lord Goldsmith, ces accusations se réfèrent à des «traitements inhumains» tels qu'ils sont définis par la Cour pénale internationale de La Haye. Londres avait ratifié le traité instaurant la CPI en juillet 2001. Celle-ci fonctionnant selon le principe de la subsidiarité, les militaires de Sa Majesté seront jugés par une cour martiale britannique au lieu d'être envoyés à La Haye.
Infamant. Cette affaire suscite déjà des polémiques enflammées. L'assassinat de prisonniers ou les mauvais traitements étaient déjà de longue date sévèrement punis par la loi britannique. Mais le poids symbolique infamant d'inculpations pour «crimes de guerre» irrite de nombreux militaires. «Les militaires préfèrent garder la haute main sur la discipline et voient d'un mauvais oeil l'entrée en lice de juges qui ne connaissent pas la logique de la bataille. A leurs yeux, cela risque d'entraîner une réticence croissante des soldats à prendre des risques par peur d'avoir la justice sur leur dos si cela ne tourne pas bien», souligne sir Lawrence Freedman, un des plus grands spécial