Antananarivo de notre correspondant
Mais qu'est-ce qui fait courir Chirac vers Madagascar ? Deux voyages à la sauvette en moins d'un an, alors que les deux seules visites d'un chef d'Etat français en cent dix ans dans cette ancienne colonie «bénie» de l'empire remontent à 1959 pour le général de Gaulle, venu y annoncer l'indépendance du pays l'année suivante, et François Mitterrand, en juin 1989, dans la foulée de la troisième élection consécutive de l'amiral Didier Ratsiraka à la présidence. D'une escale de quelques heures à Antananarivo, la capitale, pour y bâcler l'inauguration d'un marché et d'une route financés par l'Agence française de développement, le 27 juillet 2004, à son arrivée aujourd'hui à Mahajanga, à 600 km de la capitale, pour y poser la première pierre d'un autre... marché : aucune autre raison que le «raffermissement des liens historiques entre les deux pays» n'est officiellement évoquée.
Paris doit surtout faire oublier «l'affront de la chaise vide» du 26 juin 2002. Marc Ravalomanana venait d'être investi comme nouveau président de Madagascar. Les Etats-Unis avaient reconnu cette élection au forceps, après six mois de crise postélectorale (une cinquantaine de morts et une paralysie économique totale du pays). L'Elysée ne s'y décida qu'après l'exil de Ratsiraka et de ses partisans en France, en dépêchant, début juillet, en coup de vent, à Antananarivo, Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, pour y faire acte de reconnaissance.
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