Washington envoyé spécial
Les autorités militaires américaines ont confirmé jeudi soir que des dizaines de détenus de la base de Guantanamo mènent une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. Selon l'armée, 52 de ces «combattants illégaux» (sur un total de 510) refusent leurs repas depuis trois jours. Cette version paraît toutefois minimiser l'ampleur de ce mouvement de protestation, signalé en premier lieu mercredi par un prisonnier afghan récemment libéré. L'homme, un ancien combattant taliban, a assuré que «plus d'une centaine de prisonniers» sont impliqués dans cette grève de la faim entamée voilà deux semaines en raison de leurs «conditions de détention inhumaines».
Des avocats représentant plusieurs détenus ont confirmé, dans un communiqué du Centre pour les droits constitutionnels (CDC) basé à New York, que le mouvement a commencé dès la fin juin. Selon le CDC, les grévistes qualifient leur action de «pacifique» et «non violente». Ils réclament une alimentation et de l'eau propres, et davantage d'exposition à la lumière du jour certains seraient confinés durant des mois dans l'obscurité. Ils exigent un «plus grand respect» pour leur religion et le Coran. Et demandent, surtout, à être jugés devant des tribunaux équitables. «Ils se languissent depuis des années dans un vide juridique, tandis que le gouvernement [américain] les prive de leur dignité humaine», explique la directrice du CDC, Barbara Olshansky. Seuls quatre prisonniers ont été i