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Libération

Des étudiants biélorusses réfugiés en Lituanie

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Vilnius, grâce à des fonds américains, soutient une université fermée par Loukachenko.
publié le 26 juillet 2005 à 3h05

Vilnius correspondance

Ouverte en 1992, l'université des sciences humaines de Minsk était unique en son genre. Seule université privée de Biélorussie, certaines matières étaient enseignées directement en anglais, en français ou en allemand. Mais la jugeant trop occidentale, le président-dictateur Alexandre Loukachenko l'a fait fermer en juillet 2004. A la rentrée, elle rouvrira de l'autre côté de la frontière, en Lituanie, grâce notamment à des fonds privés américains.

Olga, alors étudiante en économie internationale, se souvient des manifestations contre sa fermeture. Ses parents lui avaient interdit de s'y joindre, redoutant de perdre leur emploi dans une entreprise d'Etat. Mais elle y est allée. Sans résultat. Pour terminer ses études, elle a dû s'inscrire à l'université d'Etat et passer 43 examens supplémentaires pour soi-disant «rattraper leur niveau». «Pour la rentrée 2005, nous attendons 260 étudiants et 700 par correspondance qui viendront régulièrement suivre des séminaires», explique le vice-recteur qui vit en exil à Vilnius. Les professeurs, biélorusses, enseigneront le droit européen, la philosophie, l'histoire de l'art et l'économie internationale. Il est prévu d'inviter aussi des universitaires étrangers.

A l'origine, l'université s'était fixée «pour mission de former une génération capable d'assumer la transition» dans cette ex-république soviétique sous la férule de Loukachenko, un ancien directeur de kolkhoze, explique Tatiana Kouzina, administratrice et parfai