Pékin de notre correspondant
Si les négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord obéissaient aux règles de la diplomatie classique, on pourrait les juger bien parties. Mais s'agissant du régime de Kim Jong-il, l'un des plus imprévisibles dictateurs staliniens de la planète, les apparences sont souvent trompeuses.
A la veille de l'ouverture, aujourd'hui à Pékin, de la rencontre des six pays engagés dans le processus de négociation nord-coréen (Corées du Nord et du Sud, Chine, Etats-Unis, Russie, Japon), les signaux positifs se sont multipliés. Les Etats-Unis ont d'abord accepté de rencontrer hier en bilatéral la délégation nord-coréenne. L'entretien entre le chef de la délégation américaine, le secrétaire d'Etat adjoint Christopher Hill, et le vice-ministre nord-coréen des Affaires étrangères, Kim Kye-gwan, a eu lieu dans la résidence des hôtes distingués de Pékin, à l'abri des regards. Selon un porte-parole américain, l'atmosphère était business like, c'est-à-dire dépassionnée. D'autres signaux positifs avaient précédé cette rencontre inédite : Pyongyang avait fait savoir en fin de semaine que le président Bush était le bienvenu en Corée du Nord, un virage à 180° après les échanges d'injures qui étaient devenus la norme. Et Washington serait prêt à ouvrir un «bureau de liaison» à Pyongyang en cas de renoncement au programme nucléaire, un premier pas timide vers la reconnaissance de la république démocratique et populaire de Corée, comme le demande avec insistance K