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Libération

Sarkozy prône les expulsions par humanisme

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Après le «charter européen» de Kaboul, le ministre prévoit d'autres vols groupés.
publié le 28 juillet 2005 à 3h07

Le premier «charter européen» a atterri à Kaboul avec à son bord quarante clandestins Afghans arrêtés sans papiers en France et au Royaume-Uni. Simple entrée en matière. Hier, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a annoncé que «d'autres vols groupés» étaient programmés. «Nous le faisons au-delà des barrières politiques puisque nous l'avons fait hier avec le gouvernement socialiste anglais et que nous avons une autre demande des gouvernements socialistes espagnol et allemand», s'est-il félicité.

Bons samaritains. «Ceux qui n'ont pas de papiers sont en situation illégale et ont vocation à être raccompagnés chez eux. Il est normal que dans un Etat de droit on fasse respecter la règle.» C'est admettre, à demi-mot, que le maître d'oeuvre de ces expulsions collectives, dont le principe a été acté mi-juillet lors de la réunion des ministres de l'Intérieur du G5, est français. Pour parer la critique, la Place Beauvau joue donc les bons samaritains : «Il faut que ceux qui sont victimes des filières criminelles sachent que nous ne sommes pas décidés à accepter cela ; nous raccompagnerons donc ceux qui n'ont pas de papiers», a justifié Sarkozy. Bref, le gouvernement expulse par humanisme.

Les défenseurs des droits de l'homme s'en étranglent. Lundi, un collectif composé d'une dizaine d'organisations espagnoles, britanniques et françaises dont la Cimade, la Ligue des droits de l'homme (LDH), et le PCF avait d'emblée demandé «instamment» aux gouvernements français et britannique de