Bogotá de notre correspondant
Bogotá serait disposé à lâcher du lest pour obtenir la libération d'Ingrid Betancourt et des autres otages des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, guérilla marxiste). Le Haut-Commissaire à la paix colombien, Luis Carlos Restrepo, s'est dit mardi soir prêt à discuter directement avec les ravisseurs «dans n'importe quel endroit, au jour et à l'heure qu'ils établissent et avec les conditions de sécurité qui leur inspirent confiance». La proposition marque une avancée pour les 58 otages, politiques et militaires, retenus depuis parfois plus de sept ans.
Depuis son arrivée au pouvoir, en août 2002, le gouvernement de droite du président Alvaro Uribe n'a en effet jamais établi de contacts directs avec les Farc. Le chef d'Etat, qui exigeait d'abord un cessez-le-feu unilatéral pour engager des négociations, avait peu à peu assoupli ses conditions, proposant des rencontres au siège de la nonciature apostolique ou dans une «petite église», sans trêve préalable. Aujourd'hui, pour la première fois, il laisse à la guérilla le choix du lieu et de la durée des discussions.
Zone démilitarisée. Mais les Farc, qui veulent la libération de leurs combattants prisonniers pour relâcher les otages, n'acceptent de discuter que dans une zone démilitarisée, pour assurer leur sécurité. Après avoir d'abord demandé des départements de la taille de l'Angleterre, le groupe armé s'est rabattu sur deux municipalités isolées des Andes. Même ainsi, le geste du pouvoir