Le Caire de notre correspondante
C'est un échec pour le renseignement égyptien. Avec les attentats de Charm el-Cheikh, l'Egypte vient de connaître sa quatrième attaque terroriste en dix mois, la plus meurtrière de son histoire. Fait aggravant, cette attaque s'est déroulée dans un des lieux censément les mieux protégés du pays, et alors que des alertes précises avaient été émises par les services israéliens, début juin. Selon l'AFP, les Egyptiens eux-mêmes auraient relevé leur niveau d'alerte à Charm el-Cheikh quelques jours avant les attentats.
«Groupuscule isolé». Comment cette attaque a-t-elle donc pu avoir lieu alors que Charm el-Cheikh est une vitrine touristique où séjourne fréquemment le président Moubarak, protégée par de nombreux check-points. De plus, depuis les attentats de Taba, qui ont fait 34 morts en octobre dernier, le Sinaï était plus que jamais sous la surveillance de la police, toujours à la recherche de suspects, après avoir un temps juré que le «groupuscule isolé» responsable de ces attaques avait été totalement démantelé. L'énorme présence policière, les arrestations, raids et fouilles par milliers n'ont pas empêché les terroristes de planifier, ou du moins de finaliser, leur attaque sous le nez des forces de sécurité. «Tout a visiblement été préparé depuis longtemps, il suffit que les terroristes soient passés l'air de rien cinquante fois avant, au volant de leur voiture, pour que les contrôles se soient relâchés», explique un spécialiste, qui souligne la