(AFP, à Fallouja)
Les fonds pour la reconstruction de Fallouja, ville symbole de la rébellion irakienne dévastée en novembre 2004, sont disponibles mais les travaux n'avancent guère, en raison des attentats et des menaces des insurgés. Près de 250 millions de dollars, fournis à parts égales par les Etats-Unis et le gouvernement irakien, ont été investis pour la construction d'écoles, de commissariat, d'un hôpital, mais les travaux ont pris un retard énorme dans ce bastion sunnite situé à 50 km à l'ouest de Bagdad.
Appels d'offres. «Trois fois par semaine, les insurgés m'ordonnent de ne pas travailler avec les Américains», raconte Ismaïl Anwar Rachid, 46 ans, dont l'entreprise a remporté des appels d'offres pour un montant de 120 000 dollars de travaux. «A deux reprises déjà ces derniers mois les insurgés ont fait sauter le commissariat que je suis chargé de construire, dans le centre-ville. J'ai encore quatre écoles à construire et deux routes à réparer, je ne sais pas comment faire», explique-t-il. Les insurgés ne s'en sont pas pris directement à lui ou à sa famille. «Mais cela peut arriver à tout moment. Allah est mon seul protecteur», assure-t-il.
Parmi les projets qui ont pris un retard très important, l'immeuble destiné à abriter le Fallujah Liaison Team (équipe de liaison de Fallouja), où chaque habitant doit se faire inscrire et photographier, avant de recevoir une carte d'identité. «Je n'y peux rien : je fais l'objet de menaces ainsi que chacun de mes ouvriers», répond