Dans la crise iranienne en train de se nouer, les Européens se retrouvent en première ligne. Une position délicate. Hier, et d'une manière volontairement solennelle, les autorités françaises, allemandes et britanniques, ainsi que le représentant de l'UE, ont mis en garde Téhéran contre une reprise de ses activités nucléaires.
A la sortie du Conseil des ministres, Philippe Douste-Blazy avait déjà affirmé que cette affaire «très grave» «peut être au départ d'une crise internationale majeure». Dans un courrier signé par les ministres des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, Joschka Fischer et Jack Straw, et par le haut représentant de l'UE, Javier Solana, les Européens avertissent donc l'Iran que «les négociations seraient stoppées» et que «d'autres types d'actions» seraient envisagés.
Droit de veto. Dans un premier temps, le dossier pourrait être transmis au Conseil de sécurité des Nations unies, comme a prévenu Dominique de Villepin. Mais cette issue ne semble guère effrayer Téhéran, qui doute avec raison de la capacité du Conseil à approuver des sanctions. La Russie et la Chine pourraient user de leur droit de veto. L'Iran a d'ailleurs rejeté la mise en demeure européenne, déclarant qu'il n'abandonnerait pas ses «droits légitimes» et que «le temps de la menace et de l'intimidation [était] révolu».
Lundi, l'Iran avait informé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) de sa décision de redémarrer l'usine d'Ispahan où le yellowcake (concentré de minerai d'ura