Menu
Libération

Jeu du chat et de la souris à l'entrée de la bande de Gaza

Article réservé aux abonnés
Les colons protestent contre la fermeture de Gouch Katif aux non-résidents.
publié le 3 août 2005 à 3h11

Kissoufim envoyé spécial

Chaque nuit, le même rituel. Des dizaines, parfois des centaines d'habitants des colonies et leurs partisans se regroupent en ce point névralgique commandant l'entrée vers Gouch Katif, dans la bande de Gaza. Ils viennent défier les forces de l'ordre, jouer au chat et à la souris. Surtout, protester contre l'ordre du général Dan Harel, commandant la région, interdisant aux non-résidents l'entrée de Gouch Katif. «Seuls les parents au premier degré peuvent encore recevoir des invitations des familles», précise un officier. Plusieurs centaines d'opposants à l'évacuation se sont ainsi infiltrés. Ils seraient près de 2 000, s'ajoutant aux quelque 8 000 colons promis au départ après le 15 août.

«Robot ! Robot !» Ce qui n'était naguère qu'une guérite de police, avec un contrôle plutôt nonchalant, s'est transformé en barrage. Jeunes gens, jeunes filles, très jeunes, ayant parfois 10 ans, 12 ans, très exaltés, haranguent les policiers et les soldats, les défient sous le nez. Une adolescente très emportée poursuit un lieutenant un peu empoté : «Regarde-moi dans les yeux. Tu n'es pas un robot.» «Robot ! Robot !» reprend la foule orange.

Ami Shaked, officier de sécurité de Gouch Katif, aux allures de hippie, l'une des figures les plus populaires, parade un peu, jette un oeil pour que «ça ne dérape pas». Ça ne dérape pas vraiment, sauf deux fortes têtes, assez fières d'être embarquées dans des paniers à salade. «C'est pour ça que tu t'es engagé dans l'armée ?» sermon