Alors que le dissident iranien Akbar Ganji, en grève de la faim depuis plus de sept semaines, s'affaiblit de jour en jour, un des magistrats qui l'ont condamné a été assassiné hier après-midi en pleine rue à Téhéran. Massoud Moghadassi, vice-procureur de la capitale, a été abattu par balle dans sa voiture par un ou plusieurs individus à moto.
Cet attentat intervient alors que la situation se crispe autour du cercle d'avocats défenseurs des droits de l'homme regroupés autour du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi. L'un d'eux, Me Abdolfattah Soltani, qui, outre la défense de Ganji, s'occupe du dossier de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi, tuée en détention, a été arrêté dimanche pour avoir, selon des officiels, «révélé à l'intérieur et à l'extérieur du pays des informations concernant les espions nucléaires».
Dur parmi les durs. Le magistrat assassiné hier était considéré par les opposants comme un dur parmi les durs. Selon la police, son meurtre est «soit le geste d'un fou, soit un règlement de comptes». Massoud Moghadassi a notamment mené le procès des intellectuels et des réformateurs qui avaient participé à une conférence très controversée à Berlin en 2000. Il a également condamné Shirin Ebadi, emprisonnée pendant plusieurs jours en 2000, puis finalement sanctionnée par une amende. Massoud Moghadassi était un rigoriste. Selon un avocat qui a eu affaire à lui, «il était parmi les plus ardents dans les raids contre les soirées dépravées, la consommation d'alcool, le