Un journaliste américain qui s'était fait remarquer par ses critiques de la mainmise des extrémistes chiites sur Bassora a été retrouvé mort assassiné dans la nuit de mardi à mercredi dans cette grande ville du sud de l'Irak. Il avait été enlevé quelques heures plus tôt en compagnie de son guide irakien, qui souffre de plusieurs blessures par balles. Sur une photographie prise à la morgue, on peut voir un tissu rouge autour du cou du journaliste et des menottes à ses poignets.
«Voiture de la mort». Steve Vincent, journaliste d'investigation et critique d'art de 50 ans, vivait depuis quelques mois à Bassora, une ville contrôlée par les forces britanniques. Il est le second journaliste kidnappé puis assassiné après l'Italien Enzo Baldoni, tué par un groupe sunnite, l'Armée islamique en Irak, le 26 août 2004. Vincent est le premier Américain tué dans ces circonstances, et son assassinat est le premier de ce genre en pays chiite.
Ce New-Yorkais, qui avait quitté sa ville après avoir été témoin des attentats du 11 septembre 2001, a suivi toutes les péripéties de la guerre en Irak depuis le début de l'intervention américaine. Il collaborait avec une série de journaux dont le New York Times, le Wall Street Journal et le Christian Science Monitor. Dans un article publié le 31 juillet dans le New York Times, il dénonçait en termes acerbes l'indolence britannique à l'égard des extrémistes religieux qui ont de facto le contrôle de la grande cité. Il pointait du doigt la police de Bassora