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Libération

Iran : les espoirs déçus de la «glasnost islamique»

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publié le 4 août 2005 à 3h11

Jusqu'au bout, la famille et les amis d'Akbar Ganji, en grève de la faim depuis cinquante-quatre jours, ont espéré que Mohammed Khatami ferait quelque chose pour celui qui fut l'un de ses proches collaborateurs. Mais hier, le président iranien a quitté ses fonctions officielles sans un mot pour le journaliste emprisonné dont l'épouse craint qu'il ne vive ses derniers jours. Certes, il y a une dizaine de jours, Khatami était intervenu, mais c'était pour... critiquer l'entêtement du dissident à poursuivre sa grève de la faim. «Il pouvait au minimum demander la libération de Ganji. S'il meurt, il en portera la responsabilité comme il porte celle de son état actuel», estime Reza Moïni, un chercheur iranien qui suit ce dossier pour l'association Reporters sans frontières. L'attitude de celui qui fut l'idole de millions de jeunes Iraniens n'est pas en soi une surprise : pendant ses deux mandats, Khatami n'est jamais intervenu pour ses amis intellectuels lorsque l'autorité judiciaire (contrôlée par les conservateurs) les jetait en prison. Pas davantage pour ses ministres lorsque les juges ou le Parlement les destituaient.

Luttes incessantes. Aujourd'hui, c'est un homme éreinté physiquement, accablé mentalement et anéanti politiquement par les échecs et les luttes incessantes contre ses adversaires conservateurs qui quitte le pouvoir. Ses derniers mois, il les a consacrés à l'inauguration de raffineries et de barrages. En mai, dans une rare confession, il avait admis sa grande lassit