Marc Galinier est un rescapé. En juin, cet humanitaire de 40 ans a été pris en otage en Ituri, dans l'est de la république démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre), par un groupe armé ultraviolent. Durant dix jours, il a vécu un enfer dont il témoigne dans Libération. «Aujourd'hui, je suis le mieux placé pour décrire le calvaire subi par les populations civiles et dont elles ne peuvent rendre compte pour des raisons de sécurité», explique-t-il.
Arrivé depuis trois semaines sur le sol congolais, où l'ONG venait d'ouvrir un dispensaire pour soigner des dizaines de milliers de déplacés à Gina, au nord de Bunia, ce membre aguerri de la section suisse de Médecins sans frontières (MSF) a été enlevé, le 2 juin, avec son chauffeur congolais en Ituri par un groupe dont il taira le nom pour ne pas mettre en danger ses collègues restés sur place. Sur la route de Gina, il a eu le malheur de croiser le chemin de guérilleros fuyant une offensive des troupes gouvernementales.
Simulacres d'exécution. Durant dix jours, sa vie n'a tenu qu'à un fil. Loin de bénéficier d'un quelconque traitement de faveur en tant qu'humanitaire étranger, Marc Galinier a subi des violences qu'il évoque avec pudeur. «Les trois premières nuits, nous n'avons pas cessé de marcher. On nous avait retiré nos chaussures pour nous empêcher de fuir, et nous avons été privés d'eau et de nourriture.» A bout de force, il raconte s'être jeté à même le sol pour s'abreuver dans des flaques d'eau. Durant sa prise d'otage, cet ancien