Londres intérim
«La plupart de mes amis anglais ne prennent plus le métro parce qu'ils ont peur des bombes. Moi, je ne prends plus le métro car j'ai peur d'être pris pour un terroriste et de me faire attaquer», témoigne Zahid, 27 ans. C'est après le 21 juillet, jour des tentatives de nouveaux attentats à Londres, que ce jeune réalisateur de vidéo-clips a décidé de ne plus utiliser les transports en commun. «Pendant deux semaines [après les premiers attentats du 7 juillet], tous les jours, dans le métro, les gens me regardaient de travers, la police m'arrêtait et fouillait mon sac jusqu'à quatre fois par jour. Le jour où des jeunes Anglais m'ont traité de race de terroristes, je me suis dit : ok, vélo.»
Insultes verbales. Munir, 33 ans, vendeur ambulant de bouteilles d'eau et de soda à proximité de Big Ben, troisième génération de Pakistanais aujourd'hui citoyens britanniques, raconte une histoire similaire. «Quand je traverse des quartiers comme Kilburn, il m'arrive de me faire insulter, du genre "musulman terroriste", mais c'est toujours des adolescents qui m'insultent, jamais des adultes. Cela me rassure un peu. Mais, depuis le 7 juillet, je ne compte plus le nombre de fois.»
Ces deux témoignages illustrent les derniers chiffres diffusés par Scotland Yard : «269 incidents de haine religieuse, en majorité à l'encontre de musulmans, ont été enregistrés entre le 7 et le 28 juillet dans la région de Londres contre 40 à la même période en 2004.» Près de sept fois plus. Scotland Ya