Une junte au nom évocateur, le Conseil militaire pour la justice et la démocratie, a pris hier le pouvoir en Mauritanie. Cette fois, le président Maaouiya Ould Taya n'était pas là, comme lors des trois précédentes tentatives de coup d'Etat de juin 2003, août et septembre 2004, pour défendre son pouvoir. Le chef de l'Etat était sur le chemin du retour de Riyad où il avait assisté aux funérailles du roi Fahd d'Arabie. Usé et isolé par plus de vingt ans de pouvoir autoritaire, Maaouiya Ould Taya a apparemment été trahi par les siens.
Ce sont en effet pour la plupart les bérets verts de la garde présidentielle que l'on a vus, vers 5 heures heure locale, prendre le contrôle du siège de l'état-major et de la radiotélévision nationale, puis positionner des véhicules équipés d'armes lourdes et des batteries antiaériennes dans la capitale. Des tirs ont été entendus près de la présidence, l'aéroport et les frontières ont été fermés, mais «tout est plutôt calme», assurait au téléphone une habitante de Nouakchott. On ne savait pas hier soir si le putsch avait fait des victimes.
Promesses déçues. Dans l'après-midi, la junte diffusait un communiqué, via l'Agence mauritanienne de presse (AMI) : «Les forces armées et de sécurité ont unanimement décidé de mettre fin aux pratiques totalitaires du régime déchu dont notre peuple a tant souffert ces dernières années.» Le directeur de la sûreté, Ely Ould Mohammed Fall, indiquait un communiqué diffusé dans la nuit, est à la tête du Conseil militaire