La foudre a-t-elle frappé l'A 340 ? La direction d'Air France en doutait hier, en dépit des témoignages des passagers. Selon les études du centre de recherches d'EADS, «la foudre est susceptible de frapper un appareil une à deux fois par an en moyenne». Mais pas de risques pour les passagers, le corps de l'appareil jouant le rôle d'une enceinte isolante, telle une cage de Faraday.
Pas de dommages permanents. Et les dégâts sur la structure externe de l'avion sont limités. «Il peut y avoir des trous de la taille d'une petite pièce de monnaie, détaille Vincent Favet, expert auprès de la cour d'appel de Paris pour les accidents aériens, mais en principe il ne peut pas y avoir de dommages permanents sur les commandes.» Les équipements électroniques peuvent cependant souffrir temporairement de la foudre en «disjonctant».
«Un jour, mon appareil a été frappé à deux reprises par la foudre lors d'un décollage de Francfort, se souvient Eric Derivery, du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). Il y a eu des bruits d'interphone, des grésillements, des alarmes se sont déclenchées, la lumière s'est éteinte un instant.» Les avions les plus récents comme l'A 340 peuvent être plus sensibles à la foudre. Ils comportent une part moins importante d'aluminium, alliage traditionnel de la construction aérienne, au profit de matériaux composites, dont la plus faible conductivité réduit l'effet de cage de Faraday. De la génération d'un Boeing 737 (né en 1968) à celle d'un Airbus A 320 sorti ving