La grosse frayeur est passée, place à la polémique. Les boîtes noires de l'Airbus A340 détruit mardi à Toronto sont à peine récupérées que la compagnie Air France et le Canada se rejettent, à mots feutrés, la responsabilité de l'accident. Les deux enregistreurs, dont l'un stocke les paramètres de vol et l'autre les conversations et sons du cockpit, ont été retrouvés mercredi et envoyés à Ottawa pour analyse. Endommagés par les flammes, ils sont toutefois en «assez bon état» selon les enquêteurs, suffisamment pour pouvoir tirer au clair les causes de l'accident qui n'a fait qu'une quarantaine de blessés légers.
Interrogé par la télévision canadienne sur la responsabilité de faire atterrir un avion dans des conditions climatiques aussi difficiles que celles qui régnaient mardi après-midi à Toronto, le ministre canadien des Transports, Jean Lapierre, a souligné : «La seule personne qui prend la décision d'atterrir, c'est le pilote, c'est le commandant. Et par conséquent lui seul a la responsabilité totale de cette décision-là.» Il a également laissé entendre dans le quotidien anglophone The Globe and Mail que le long-courrier, qui faisait là une deuxième approche, aurait tardé à toucher le sol. «On nous dit que l'avion s'est posé un peu tard, ce qui pourrait expliquer qu'il a dépassé le bout de la piste d'environ 200 mètres.»
Tir de barrage
Des arguments qui ressemblent à un vrai tir de barrage, et répondent aux déclarations de Jean-Cyril Spinetta, le PDG d'Air France