Procès bidon ou pas ? L'affaire des disparus du Beach est jugée depuis deux semaines par la cour criminelle de Brazzaville. Une quinzaine de hauts gradés de l'armée congolaise sont poursuivis pour génocide et crimes contre l'humanité commis à l'occasion du retour de réfugiés à la fin de la guerre civile, en mai 1999. Plusieurs centaines d'entre eux auraient été tuées ou massacrés dans le port fluvial de Brazzaville, le «Beach», selon la Fédération internationale des droits de l'homme ; à peine une soixantaine de disparus sur 60 000 réfugiés, selon les autorités congolaises.
Ambivalence. L'affaire aurait pu être jugée en France, où des victimes avaient initialement porté plainte. Sur intervention du Quai d'Orsay, la procédure française a été en grande partie annulée. La justice congolaise en a profité pour laver fissa son linge sale en famille, au risque d'être soupçonnée de mascarade tout l'état-major du président Denis Sassou Nguesso est renvoyé devant le tribunal, sauf Sassou lui-même mais pas fâchée d'administrer une leçon à l'ancienne puissance coloniale incapable de juger ses propres massacres, comme celui d'octobre 1961.
Le procès du Beach a débuté fin juillet par un incident de procédure. Me Malonga, principal avocat des victimes, quitte l'audience, dénonçant une «parodie de justice», au motif que la cour n'a pas pris en compte sa requête en récusation (1). La plupart des 106 parties civiles l'imitent. Le lendemain, l'avocat écrit au tribunal sa volonté de défendre