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Libération

Mauritanie : la France ne s'épanche pas sur le putsch

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Les rapports entre Paris et le président déchu étaient plutôt mauvais.
publié le 5 août 2005 à 3h12

L'Union africaine a décidé de suspendre, hier, la Mauritanie de ses rangs à la suite du coup d'Etat de mercredi contre le président Ould Taya. L'Union européenne et Washington l'ont condamné sans ambages. La France, elle, s'est montrée plus discrète, faisant part de sa «préoccupation» et rappelant «sa position de principe qui condamne toute prise de pouvoir par la force et appelle au respect de la démocratie et du cadre institutionnel légal». Pour un expert français, «Paris ne pouvait pas faire moins. C'est un appel du pied aux dirigeants de la junte, une façon de dire qu'on est prêt à discuter avec eux».

Bonne nouvelle. Le renversement du président Ould Taya, aujourd'hui réfugié au Niger, s'est fait en quelques heures et sans effusion de sang. Des manifestations de liesse ont même accueilli sa chute à Nouakchott. Pour Paris aussi, ce pourrait être une bonne nouvelle. Car, selon plusieurs sources en Mauritanie, «c'est le clan des francophiles qui a gagné» avec la prise de pouvoir du colonel Ely Ould Mohamed Vall.

Les rapports entre le président déchu et Paris ne s'étaient jamais vraiment améliorés depuis l'arrestation, en 1999, d'un militaire mauritanien en formation à Montpellier et soupçonné de tortures dans son pays. Après quelques jours de détention, ce dernier s'est mystérieusement volatilisé. Nouakchott n'en avait pas moins suspendu sa coopération militaire avec Paris et institué des visas pour les Français.

Plus récemment, selon ce même expert, «Paris appréciait très mo