Quatre jours après l'annonce de la mort de John Garang, l'ancien chef rebelle devenu vice-président au terme de l'accord de paix, le président Omar el-Béchir a, comme prévu, nommé hier Salva Kiir à ce même poste. Kiir, qui a succédé à Garang à la tête du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), a également été nommé président de la région autonome du Sud-Soudan. Jusqu'à l'accord de paix, le SPLM avait mené la guerre pendant plus de vingt et un ans dans le sud du Soudan, animiste et chrétien, contre le gouvernement central, qui représentait la majorité arabo-musulmane.
Malgré les appels au calme du chef de l'Etat et du nouveau dirigeant sudiste, des incidents se sont poursuivis dans trois banlieues de Khartoum où se trouvent de nombreux réfugiés du sud du pays. Le Croissant-Rouge soudanais ainsi que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont immédiatement envoyé leurs équipes pour éviter un nouveau bain de sang. Les affrontements des premières heures après le crash de l'hélicoptère ougandais qui transportait John Garang ont été meurtriers. Cent trente personnes ont déjà été tuées, selon le CICR, et plus de 400 blessées.
Ces violences, les pires qu'ait jamais connues Khartoum, «auront certainement un effet contraire sur le processus de paix», estime le PDG du quotidien indépendant Khartoum Monitor, Alfred Taban, un sudiste. Selon Bekri Mulah, un analyste politique nordiste, «les incidents endommageront certainement la coexistence entre le Nord et le Sud».
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