L'Iran a pris de vitesse le conseil des gouverneurs, organe exécutif de l'Agence internationale de l'énergie atomique, qui doit se réunir aujourd'hui à Vienne. Après neuf mois d'interruption, la transformation du yellowcake, poudre de minerai d'uranium concentré extrait des mines du désert iranien, a repris hier à l'usine d'Ispahan, sous les yeux d'inspecteurs de l'AIEA.
Troïka. Au risque de rouvrir une «crise grave», selon le ministre Philippe Douste-Blazy, et de voir l'affaire portée devant le Conseil de sécurité de l'ONU, Téhéran a choisi de relancer ses activités nucléaires, interrompues en novembre quand la troïka (Allemagne, France, Grande-Bretagne) avait convaincu le précédent gouvernement d'engager des négociations.
Le durcissement de la position iranienne, moins d'une semaine après la prise de fonctions du président ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad, se confirme avec la nomination, hier, d'Ali Larijani au poste de dirigeant chargé du dossier nucléaire. L'actuel titulaire du poste, Hassan Rohani, a toujours maintenu le dialogue avec les Européens. Tandis que Larijani, ultraconservateur comme le Président, a déclaré que renoncer à l'enrichissement de l'uranium contre la coopération offerte par les Européens serait accepter d'échanger «une perle contre un bonbon». L'Iran estime que le traité de non-prolifération (TNP), dont il est signataire, lui donne le droit d'enrichir l'uranium, que le lui interdire est «insultant».
Si provocante que soit la décision iranienne, la