Alors que l'Iran a repris lundi ses activités nucléaires, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA, lire ci-contre) examinait hier la situation ainsi créée. Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique, décrypte la crise actuelle.
Pensez-vous que les Européens, qui sont en première ligne dans les discussions avec l'Iran, ont subi dans cette affaire un grave échec ?
Au sens où ils ne sont pas parvenus à convaincre l'Iran, oui. Mais on ne peut pas encore parler d'échec définitif. D'abord, parce que la troïka européenne (Allemagne, France, Royaume-Uni) continue de faire preuve de fermeté dans cette affaire.
va-t-on désormais vers des sanctions internationales ?
Si le dossier est transmis au Conseil de sécurité des Nations unies c'est improbable, car il n'y a pas pour l'instant de violation manifeste du traité de non-prolifération (TNP). On peut toutefois imaginer des sanctions européennes et américaines.
L'Iran ne s'est-il pas mis hors la loi ?
Sur le plan juridique Téhéran ne viole aucun texte international, car au regard du TNP il n'est pas interdit d'enrichir de l'uranium, à condition que ce soit à des fins civiles. Ce qu'il faut remarquer, c'est que le processus même de l'enrichissement se prête bien à une escalade diplomatique. Les Iraniens sont très malins...
Que voulez-vous dire ?
Les Iraniens ont repris la transformation de yellow cake, un concentré de poudre de minerai d'uranium, en un gaz appelé UF4 (tétrafluorure). Ce n'est que la première étape d