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Libération
Reportage

L'islam reprend pied au Tatarstan

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Le pouvoir favorise le retour de cette religion pour mieux en contrôler les radicaux.
publié le 10 août 2005 à 3h15

Kazan envoyée spéciale

Quatre minarets en marbre blanc, de 58 mètres de haut chacun, une majestueuse coupole bleue, et assez de place pour accueillir un millier de fidèles : c'est un retour très démonstratif que l'islam vient de faire au kremlin de Kazan, à l'intérieur même de l'enceinte fortifiée qui symbolise le pouvoir en Russie. «Plus qu'une mosquée, c'est un signal que l'Etat approuve enfin notre religion et encourage son développement», se réjouit Ilnar Zinnatoulline, un des imams de la capitale du Tatarstan. En 1552, quand les forces d'Ivan le Terrible avaient conquis Kazan, date fondatrice de l'empire russe, l'une des premières choses que firent ces croisés fut de détruire toutes les mosquées qui se trouvaient au kremlin, pour construire à leur place églises, monastères et cathédrales orthodoxes. Pendant quatre cent cinquante-trois ans, la Russie passée maître de la région ne toléra plus une mosquée à l'intérieur de ces murs sacrés... jusqu'à l'inauguration le 24 juin de la mosquée Koul Charif. Mieux : la nouvelle mosquée a reçu le nom de l'imam tatar qui défendit ce kremlin contre l'invasion russe en 1552.

Egalité de traitement. «Cette mosquée est le symbole d'une renaissance et du fait que les religions vivent maintenant chez nous en concorde», se félicite Mintimer Chamiev, le rusé président du Tatarstan qui a imposé ce retour en force. Grand prêtre de «l'égalité de traitement» des religions, Mintimer Chamiev a ordonné, en même temps que la construction de la mosquée