São Paulo de notre correspondante

C'est le plus grand casse de l'histoire du Brésil et un scénario digne d'Hollywood : 150 millions de reais (52,5 millions d'euros) volés, dans la nuit de samedi à dimanche, à la succursale de la Banque centrale de Fortaleza (Nordeste). Les braqueurs, qui ont réussi à prendre la fuite, ont minutieusement préparé leur coup pendant des mois. Fin avril, ils ont loué une maison non loin de la banque, en plein centre-ville, et y ont ouvert un négoce d'installation de pelouses. Ce commerce de façade leur a permis de retirer de la terre du magasin sans éveiller les soupçons.

En réalité, ils perçaient un tunnel de 78 m de long, éclairé et aéré, vers la chambre forte de la banque. Sans explosifs, ils ont perforé le sol de ciment et d'acier, sur 1,1 m d'épaisseur et ont tranquillement retiré l'argent : 3,5 tonnes de billets ! Prudents, les cambrioleurs ont laissé les billets neufs ­ qui portent un numéro de série ­ pour ne pas être repérés. L'opération, qui a dû prendre plusieurs heures, n'a pas alerté le personnel de sécurité ­ le casse n'a été découvert que lundi matin ­ ni déclenché les senseurs de la chambre forte. Les caméras de surveillance n'ont rien vu non plus.

Pour la police, les braqueurs ont sans doute bénéficié de complicités «de l'intérieur». C'est le cas dans 70 % des cambriolages de banques, renchérit José Jacobson Neto, président du syndicat des entreprises de sécurité privée. Pour lui, le gang qui a frappé à Fortaleza vient de São Paulo