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Libération

Une loi médiévale fait fuir un imam de Londres

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Les prêcheurs de haine expulsables pour «trahison».
publié le 10 août 2005 à 3h15

Londres intérim

Quelques heures après que la Couronne britannique eut annoncé qu'elle songeait à utiliser une loi datant de 1351 pour expulser ou emprisonner au titre de haute trahison les «prêcheurs de haine» sévissant dans le royaume, l'un des trois imams dans le collimateur des autorités britanniques a pris le premier avion pour le Liban.

Depuis, les éditorialistes du pays s'émerveillent du pouvoir de dissuasion d'une loi écrite en vieux français sous le règne d'Edouard III. «Finalement, quand on fait face à une menace aussi médiévale qu'Al-Qaeda, il semble logique d'appliquer des lois datant du Moyen Age», plaisante un journaliste de la BBC.

C'est pourtant très sérieusement que le Crown Prosecution Service a annoncé son intention d'inculper pour haute trahison trois imams extrémistes qui ont, sur la BBC, chanté les louanges des poseurs de bombes des 7 et 21 juillet. Omar Bakri Mohammed, aujourd'hui «en vacances» à Beyrouth, a par exemple déclaré la semaine dernière qu'il n'informerait jamais la police même s'il savait que des attaques meurtrières allaient être commises.

Réfugié à Londres depuis 1986 après son expulsion d'Arabie Saoudite pour ses prises de position extrêmes, Bakri, citoyen syrien, vit en Grande-Bretagne avec sa femme et ses sept enfants. Fondateur de deux groupes radicaux, Hizb ut-Tahrir et Al-Muhajiroun, Bakri avait appelé au meurtre du Premier ministre, John Major, pendant la première guerre du Golfe, en 1990, et affirmé avoir conseillé les deux jeunes Brit