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Libération

Le successeur de John Garang plaide pour l'unité du Soudan

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L'ex-rebelle sudiste Salva Kiir a prêté serment comme vice-président.
publié le 12 août 2005 à 3h17

En moins de quinze jours, le militaire a endossé l'habit de l'homme d'Etat. En prêtant serment, hier à Khartoum, Salva Kiir Mayardit, 54 ans, s'est solennellement engagé à «préserver l'unité et la souveraineté» du Soudan. Puis il a répété son attachement à la paix signée en janvier entre son prédécesseur, l'ex-rebelle du Sud John Garang, et Khartoum. Mais aussi au Darfour, à l'ouest du pays, où la guerre civile continue de faire rage.

Appels au calme. Après avoir gagné ses galons en plus de vingt ans de combats contre le régime musulman de Khartoum, le général Kiir a fait ses premiers pas en politique sur fond d'émeutes, alimentées par des rumeurs sur le caractère accidentel du crash de l'hélicoptère de Garang dont il était le numéro 2. Dinka (principale ethnie du Sud) comme Garang, le nouveau premier vice-président s'est attaché à parler au nom de tous les Soudanais. Il a multiplié les contacts diplomatiques et les appels au calme. Barbu, souvent coiffé d'un chapeau de brousse, d'un naturel réservé, Salva Kiir n'a pas la flamboyance et l'aisance d'un Garang qui était titulaire d'un doctorat d'une université américaine. Mais il est un compagnon des premières heures de la rébellion du Sud chrétien et animiste, l'un des derniers leaders vivant de l'Armée de libération des peuples du Soudan, aujourd'hui Mouvement (SPLM), et à ce titre extrêmement populaire auprès de ses officiers. Il est aussi respecté de Khartoum et de ceux qui ont suivi la longue métamorphose de la rébellion s