Londres intérim
Abou Qatada, imam palestino-jordanien, et tête pensante de l'islam radical en Grande-Bretagne, est de nouveau derrière les barreaux. Ce résident britannique depuis 1993, souvent décrit comme le chef spirituel d'Al-Qaeda en Europe, fait partie des dix étrangers interpellés hier matin à l'aube dans le cadre de la loi sur l'immigration de 1971. Considérés comme une «menace contre la sécurité nationale», ils risquent tous l'expulsion.
Abou Qatada est considéré par le ministère britannique de l'Intérieur comme un individu «extrêmement dangereux». Des cassettes de ses prêches enflammés avaient été retrouvées dans l'appartement de Hambourg occupé par Mohammed Atta, l'un des chefs des pirates de l'air du 11 septembre 2001. Il avait déjà été incarcéré en octobre 2002 à la prison de Belmarsh au titre d'une loi antiterroriste qui permettait de détenir pour un temps illimité des étrangers sans jugement, mais avait été libéré en mars dernier sur ordre des Law lords qui avaient jugé cette pratique illégale. Il pourrait cette fois être renvoyé en Jordanie, son pays d'origine, qui l'a condamné par contumace à la prison à vie en 1998 pour son implication présumée dans une série d'attentats.
Accord d'extradition. Ce coup de filet intervient en effet au lendemain de la signature d'un accord d'extradition très controversé entre Londres et Amman. Les autorités jordaniennes ont donné leur garantie que ses concitoyens, transférés de Grande-Bretagne, ne risqueraient ni la peine de mort