Le nouveau président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a formé un gouvernement à son image : jeune, sans expérience et très conservateur. Le cabinet, que le Président a enjoint d'oeuvrer à «la culture nationale» et de combattre avec vigueur «la puissante vague d'occidentalisation et ses fléaux», ne compte aucune femme. Il doit encore être présenté au Parlement, pour approbation.

Selon les observateurs, la plupart des postes politiques, comme les ministères de l'Intérieur ou des Renseignements, vont à des ultraconservateurs, tandis que les portefeuilles stratégiques et techniques ont été distribués à des conservateurs modérés.

Ainsi, le ministère du Pétrole du deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) échoit à un quasi-inconnu, Ali Saïdlou, qui assurait l'intérim d'Ahmadinejad à la mairie de Téhéran. Présenté comme un pragmatique, Saïdlou aura la lourde tâche de veiller à l'augmentation des capacités pétrolières du pays, au moment où le prix du baril bat ses records. Il devra aussi arbitrer l'épineuse décision d'ouvrir ou non davantage le pays aux investissements étrangers.

Un autre conservateur modéré, le député Manouchehr Mottaki, doit succéder aux Affaires étrangères à Kamal Kharazi, alors que l'Iran est soumis à de fortes pressions internationales à cause de ses activités nucléaires. Téhéran a menacé hier de reprendre l'enrichissement d'uranium, tandis que 300 étudiants islamistes ont bombardé de pierres et de tomates l'ambassade britannique p