Sobre et discret, le théologien Benoît XVI n'a jamais goûté les grandes liturgies populaires qui plaisaient tant à son prédécesseur. Dans l'entourage de Jean Paul II, le cardinal Joseph Ratzinger était d'ailleurs un des seuls à oser émettre quelques réserves sur les rassemblements gigantesques à la Woodstock où Karol Wojtyla savait, en superstar du catholicisme, électriciser des masses de fidèles. Dans ce contexte, les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) qui débutent mardi à Cologne font figure de test sur la capacité et la volonté du nouveau souverain pontife de reprendre le flambeau de Jean Paul II en termes de médiatisation et de bains de foule. Benoît XVI n'a pas annulé le rendez-vous des JMJ de Cologne, prévues de longue date. Elles seront pour lui l'occasion d'effectuer son premier déplacement à l'étranger depuis son accession au trône de Saint-Pierre, le 19 avril.
«Minimaliste». En quatre mois, Benoît XVI, âgé de 78 ans, s'est surtout appliqué à apprendre le métier. L'ancien préfet de la Congrégation de la foi avait comparé son élection au couperet d'une guillotine. Il s'est peu à peu débarrassé de son air emprunté. Le geste est encore un peu maladroit, mais lors de ses apparitions publiques, il a commencé à signer des autographes, à embrasser les enfants sur son passage, à se rapprocher des fidèles. Délibérément, il n'a pas imposé une rupture radicale avec les pratiques de son prédécesseur. Mais il n'a pas renoncé à son propre style qualifié par l