Il ne fait pas bon être une femme aujourd'hui en Irak, et la nouvelle Constitution, toujours en chantier, devrait consacrer un recul de ses droits. Une représentante d'une ONG, l'Organisation pour la liberté des femmes en Irak, a accusé hier les législateurs de vouloir revenir «au Moyen Age» et transformer ses consoeurs en «citoyennes de seconde zone». «S'ils introduisent la charia ou font de l'islam la base de la loi, ce sera une catastrophe», s'est écriée Houzan Mahmoud sur les ondes de la BBC.
Divergences. Lundi soir, les dirigeants irakiens, qui devaient présenter leur copie au Parlement, se sont accordé une semaine supplémentaire pour surmonter leurs divergences. La place de l'islam, le fédéralisme et le partage des richesses pétrolières continuent de déchirer chiites, Kurdes et sunnites. Neuf femmes font partie actuellement du comité de rédaction de la Constitution, qui compte 71 membres. Selon le quotidien gouvernemental Sabah, le projet de Constitution, dans une première mouture, interdit toute loi «contraire à la charia». Le droit religieux respectif à chaque communauté s'appliquerait également dans les affaires de mariage, de divorce et d'héritage.
Dans leur quotidien, les Irakiennes rencontrent des difficultés croissantes. La multiplication des assassinats, des viols et des rapts depuis la chute du régime de Saddam Hussein, en avril 2003, «a limité (leur) liberté de mouvement, notamment pour aller à l'école ou au travail», constatait Amnesty International, dans un r