Londres intérim
Scotland Yard et le gouvernement britannique préfèrent garder le silence. Pourtant, les dernières révélations sur les conditions de la mort du jeune Brésilien Jean-Charles de Menezes, pris à tort pour un kamikaze et tué de 8 balles dans la tête par la police londonienne le 22 juillet, risquent de sérieusement remettre en cause la réputation de Scotland Yard.
Chasse à l'homme. Retour sur les faits. Le 21 juillet, vers midi, quatre terroristes tentent de répéter le carnage connu deux semaines plus tôt dans la capitale britannique. Seuls leurs détonateurs explosent et les quatre réussissent à prendre la fuite. Commence une chasse à l'homme à l'échelle nationale. Londres est en état de siège. Le lendemain matin, commotion à la station Stockwell, dans le sud de Londres : la police abat à bout portant un individu dans une rame du métro, sous le regard d'une dizaine de passagers. Quelques heures plus tard, lors d'une conférence de presse, Ian Blair, chef de la police britannique, affirme que la mort de cet homme «est directement liée» aux événements de la veille. Vingt-quatre heures plus tard, la police doit reconnaître sa «tragique erreur», l'homme abattu n'est pas un terroriste mais un électricien brésilien de 27 ans. Elle insiste cependant sur la légitimité de sa nouvelle politique, tirer pour tuer, et affirme que tout indiquait, aux yeux des agents de surveillance et des forces spéciales, que le jeune homme pouvait être un kamikaze. La police étaye alors ses argum