Bahr al-Ghazal envoyé spécial
Loin des intrigues politiques de Khartoum, la capitale soudanaise, la forêt tropicale pratiquement inviolée du Sud-Soudan résonne de coups de hache et de machette. Après quatre ans d'exil interne, près de 6 000 Soudanais viennent de boucler un voyage épique, 460 kilomètres à travers forêts et marécages pour rentrer chez eux. Ils sont parvenus la semaine dernière à Bile, un village qui sert de centre de regroupement, où ils ont été pris en charge par l'Unicef et le Programme alimentaire mondial (PAM). Ils ont décidé de franchir les derniers kilomètres malgré la mort, le 30 juillet dans un crash d'hélicoptère, de John Garang, le chef rebelle sudiste devenu premier vice-président du pays pendant leur périple qui a duré deux mois et demi. «Cela a bouleversé le groupe», indique Ed McLain, directeur régional de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Afrique de l'Est, en contact téléphonique quotidien avec les déplacés. «C'est assez surprenant mais ils sont plutôt en bonne condition physique.»
Ils avaient fui leur ville il y a quatre ans, dans l'ouest de la province du Bahr al-Ghazal, avec des combattants rebelles de l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), suite à une attaque de l'armée gouvernementale. Jusqu'au début de cette année, ils ont vécu dans un camp près de Tambura, une petite ville proche de la frontière entre le Soudan, la république démocratique du Congo et la République centrafricaine. Ils ont décidé de prendre