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Libération

Le credo juif de Benoît XVI

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Vendredi, à la synagogue de Cologne, le pape a poursuivi le processus de normalisation lancé par Jean Paul II.
publié le 20 août 2005 à 3h21

Berlin de notre correspondante

Pour la première fois dans l'histoire tourmentée des relations entre juifs et catholiques, un pape s'est rendu, vendredi, dans une synagogue allemande. Par ce geste Benoît XVI a voulu s'inscrire dans la lignée de son prédécesseur, Jean Paul II, qui avait lancé le processus de normalisation, d'abord en visitant la principale synagogue de Rome en 1986, puis en se rendant en voyage officiel en Israël en 2003. Mais la visite d'un pape ayant vécu sa jeunesse en Bavière sous le IIIe Reich et enrôlé adolescent dans les Jeunesses hitlériennes et dans la défense antiaérienne revêtait un caractère doublement symbolique.

Archives. La communauté juive de Cologne, qui comptait 20 000 membres jusqu'à l'arrivée au pouvoir des nazis en 1933, n'en rassemblait plus que 40 après guerre pour reconstruire la plus ancienne synagogue d'Europe du Nord, détruite en 1938 lors de la «nuit de cristal». Dans un climat emprunt d'émotion, le souverain pontife a assisté au kaddish, la prière des morts. Tout en remerciant le pape d'avoir été, aux côtés de Jean Paul II, un «bâtisseur de pont» entre les deux religions, Abraham Lehrer, le président de la communauté juive de Cologne, l'a exhorté à ouvrir les archives du Vatican après 1939. «Ce serait l'occasion, a-t-il expliqué devant un parterre de 500 invités, de faire toute la clarté sur le rôle joué par l'Eglise catholique durant l'Holocauste». De nombreux juifs estiment qu'à l'époque, Pie XII, rebaptisé «le pape hitlérien», n'a