Menu
Libération
Interview

Giancarlo Zizola : «Le pape a révélé son dessein innovateur»

Article réservé aux abonnés
Religion. Giancarlo Zizola, journaliste italien spécialiste du Vatican, évalue la portée des Journées de Cologne:
par Eric Jozsef, Rome de notre correspondant
publié le 22 août 2005 à 3h22

Spécialiste du Vatican, le journaliste Giancarlo Zizola est l'auteur avec Jacques Duquesne de l'ouvrage Benoît XVI ou le mystère Ratzinger (Le Seuil). Il dresse un bilan des premiers mois du pontificat du pape.

Benoît XVI est-il parvenu à Cologne à reprendre le flambeau de Jean Paul II ?

Au cours des JMJ, Joseph Ratzinger a fini d'être «le successeur de Jean Paul II». Son pontificat a véritablement commencé à Cologne. Il est devenu Benoît XVI. En quelques jours, il a présenté son programme et a montré plusieurs signes de discontinuité significatifs par rapport à son prédécesseur. Avec une plate-forme théologique bien plus structurée, il s'est fait l'apôtre d'un christianisme intérieur qui rompt avec les manifestations que l'on peut qualifier de baroques de Jean Paul II. Dès son premier message à Cologne, comme hier au cours de la messe de conclusion, il a recommandé le retour à un christianisme vécu comme un «pèlerinage intérieur». C'est une évolution importante, qui plus est dans la patrie de Luther. Au christianisme de masse et spectaculaire de Jean Paul II, il a opposé un christianisme anonyme et plus personnel. Et cela aux cours des Journées mondiales de la jeunesse, qui sont une invention de Karol Wojtyla. Dans ce contexte, il a volontairement maintenu un style minimaliste, privilégiant le contenu au spectacle. J'imagine que pour les «papa boys», c'est un traumatisme.

Cela annonce-t-il le retour au traditionalisme ?

Non, au contraire. Sur les rives du Rhin, Benoît XVI a révélé le dessein innovateur de son pontificat. Il a déclaré son adhésion aux concepts du concile Vatican II, plaidé pour le dia