Après avoir dominé l'Irak pendant des décennies, les sunnites vont-ils être les oubliés de sa future Constitution ? A l'issue de longues et laborieuses tractations, islamistes chiites et nationalistes kurdes se sont entendus hier sur un texte qui instaure un régime «républicain, parlementaire, démocratique et fédéral». Forts d'une très large majorité au Parlement, ils menaçaient dans la soirée de le soumettre pour approbation aux députés, au grand dam des sunnites, hostiles à toute formule fédérale. Quelques minutes avant l'échéance, un projet incomplet a finalement été présenté sans être mis au vote et les élus se sont donné trois jours supplémentaires pour l'achever. Le 15 août, à la date limite fixée pour le dépôt du projet devant le Parlement, les législateurs s'étaient déjà accordés une semaine supplémentaire afin de surmonter leurs divergences sur la place de l'islam, le caractère fédéral ou non du futur Etat ou le partage des recettes pétrolières. Au terme du compromis conclu hier, les Kurdes renoncent à ce que le droit à l'autodétermination figure dans la charte. Sans céder sur la prééminence de l'islam, consacrée comme l'une des «principales sources de la législation», les chiites auraient accepté des garde-fous. Le texte prévoit qu'aucune loi ne pourra aller à l'encontre de la charia, mais pas davantage contre les droits de l'homme.
Les sunnites dénonçaient hier soir un coup de force et comptaient prendre leur revanche lorsque la copie sera soumise à référendum, à l